C’était une journée tout simplement parfaite à Hawaii; le soleil était de la partie et le vent était juste idéal. Il rafraichissait ceux qui voulaient bronzer sans trop se faire déranger par la chaleur accablante, et encore plus intéressant pour moi, il permettait d’avoir des vagues bien dessinées, idéales pour faire du surf. Enfin, faire du surf, dans mon cas, était un grand mot, puisque je ne faisais que débuter. En effet, depuis que j’avais eu le feu vert du médecin pour reprendre les activités sportives après mes blessures d’il y a deux ans, lors de ma dernière mission militaire, j’avais décidé de tenter de faire du surf, me disant que ce serait indigne de mon nouveau lieu de résidence de ne pas essayer au moins une fois. Aujourd’hui, ce n’était pas la première fois que je m’y rendais, mais c’était la première fois que je me disais que j’allais vraiment tenter le coup, prendre mon courage à deux mains, et me convaincre que si jamais je chutais et que je me ridiculisais, ce n’était pas plus grave. Il fallait prendre sur moi pour accomplir ce genre de chose, mais pour le coup, je me sentais prêt ou du moins, c’était ce que je croyais. Avec détermination, je m’étais donc rendu à la plage, puis je m’étais trouvé un coin reculé pour aller évaluer mes prouesses. Je nageai, allongé sur la planche, pour atteindre un endroit convenable et lorsque la première vague à mon goût arriva, je tentai de l’attraper, puis de me mettre debout. J’y parvins… Pour seulement quelques secondes. Soudainement, je perdis pied, tombai les fesses en premier sur la planche, puis dans l’eau. Tentant de me convaincre que ce n’était pas la fin du monde, je tentai de me relever, mais soudainement, je sentis un courant d’air froid plutôt inhabituel au niveau de mon derrière… Discrètement, je palpai donc l’arrière de mon maillot, pour y voir… une énorme déchirure. Décontenancé, je ne sus pas vraiment faire mieux pour le coup que de me renfoncer dans l’eau jusqu’à la taille, ma planche sous le bras, espérant qu’à un moment ou un autre, la plage deviendrait déserte pour que je puisse sortir, parce que si j’étais prêt à marcher sur mon orgueil pour tenter de surfer, là, c’était plus fort que moi, je n’y arriverais juste pas.